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Brocoli, 2023

retour sur le documentaire BROCOLI – Portrait du collectif Les ateliers, film de Philippe Eydieu

Tourné en 2022 à Les ateliers – La Diode, Clermont-Ferrand

Salut Philippe,


Dans le game, faut pas trop compter sur une rencontre inopinée pour avoir un retour sincère et positif sur une production artistique. La mémoire fait le tri, reconstruisant des images et des récits. Parfois tant mieux. Parfois, c’est triste.


Jour de grêve : je viens de visionner Brocoli que j’ai trouvé émouvant et très juste sur le type et le rythme d’activité au sein des espaces de la Diode, à Clermont. J’aime l’attention portée à la nonchalance, à la torpeur. Je savoure la proximité et la confiance des artistes du collectif « les ateliers » (ça continue de me faire rire ce non-nom).


Les clins d'œil affirmés au cinéma expérimental, au lettrisme et à l’autofilmage de la fin des 60’s renvoient poétiquement à la situation expérimentale du collectif, à sa fondation au travers d'une désobéissance civile, son grain de voix, son montage artisanal, ses supports, son alchimie. Vivre en tourné-monté. « Ne travaillez jamais ! ». Bruno dort comme un poète américain.


Ton choix de filmer en pellicule me fait méditer sur l’accélération du vieillissement des images, et par extension des œuvres, sur la préciosité de certains instants que l’on ne capte que lors d’une prise unique, fragile.


La scène de passation de caméra au sein du groupe est supercoquentieux et le fait d’avoir sollicité les voisin.e.s du Choeur Régional d’Auvergne pour la bande son est top (plus très inspiré dans les qualificatifs élogieux , on frôle l’anticlimax). Je les entendais parfois lorsque je travaillais dans l’espace projet. Lalala. Ton apparition furtive et discrète, la chorégraphie ludique illustrent bien cette recherche d’immersion et d’horizontalité. Une belle figure que le cercle.


Générique : une pleine lune éclipsée par un monochrome rouge. L’apogée et son écran avant la fin. Ma projection.


Sur les quelques documentaires sur des collectifs et initiatives d’artistes que j’ai pu regardé, notamment « Les enfants gâtés de l’art »(1992) de Georges Rey , je trouve que Brocoli a bien sa place, sa singularité et qu’il fera date (sans jeu de mots).


Comme un enfant, on aime ou pas le brocoli.

Moi, je le mange chaud.


Bravo,

Simon






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