top of page

Paragonal, 2020

chronique de l'exposition Paragonal à ZZ Studio, P.B. City, 2020

avec Cécile Beau, Flora Bouteille & Victor Villafagne, Pierre Clément, Sébastien Maloberti et Akim Pasquet / commissariat par Antoine Palmier Reynaud

Photo © Frédéric Houvert


Dans 100 ans, on sera tous mort. C’est certain.


Dans 10 ans aussi peut-être.


C'est paragonal.


Pour Z, ça a commencé avec une carte blanche prosaïque à un vieux pote versé vers le bouddhisme, la boxe thaï, le bénévolat hardcore, l’endettement et l’Éduc Spé.


"Paragonal, c’est l‘histoire d’un petit mec de l’Est rentrant chez sa mère après 3 hivers passés dans la rue. Le genre d’hiver qui se fout pas mal du réchauffement climatique."

Enfin, bon. Bienvenue à P.B. city, centre du monde, digne de Mulhouse sur une pochette d’Ich Bin. P.B., c’est la ville lauréate du prix Seveso de l’art contemporain, le parc industriel d’attraction des amateurs d’art de l’agglomération du saucisson. Celui où tu fais jamais la queue. Le ZZ, c'est cavalier. T'es prévenu.

L’expo s’est montée au fur et à mesure que les types et nanas ont ingéré des Dolipranes, des cafés pas trop serrés et d’autres trucs avant que je me pointe.

Savourant le redoux de février, nous prenons une insolation sur une terrasse / parking en attendant le vernissage. La sauce des spaghettis éclatée sur nos lèvres comme une joue arrachée dans Walking Dead, nous versons du Clan Campbell dans du café tiède bio.

Dans le ZZ, un cocktail de sucre et de plâtre réfléchit des néons pauvres en luminosité. Des coquilles d’huître médaillées par les marées jouent au solitaire, un fagot de cristal fistfuck Superman avec des sponsors magiques, des cosmologies sont contrecollées sur du Dibond corné. On croise des modes de transport doux brutalisés et des licornes, du genre à qui l’on ne tourne pas le dos. Chez ZZ, la sculpture, c’est ce qui t’empale quand tu recules pour bien regarder une peinture de la dame blanche.

Le public se pointe comme des figurants de Roméro. Chitchat pas très au fait des ragots parigots, nous parvenons tout de même à parler d’art pendant des heures. ça part en sucette. Collapsologie. Mysticisme connecté. Darknet bio. Voyance lowcost. Transhumanisme transgénérationnel. Art paranormal.


Après le dessert de clope, adossés à la déchetterie future, nous sirotons la fin du monde, un jour de beau temps.


Ces dernières décennies, nous avons connus le déferlement de qualificatif hâtifs ou rétroactifs: Xennial, Millennial, X, Y, Z, Alpha,… qu’importe le titre; la dernière génération englobera, mordra, avalera et chiera toutes les autres.


C’est Paragonal.



Commenti


bottom of page