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28 octobre 2023





Ahou Ahou.

Je peux pas blairer les loups-garous.

Pleine lune. L’un d’entre eux m’a mordu au mollet.

BAM !

La décharge de chevrotine lui a explosé la gueule.

Ma chaussette est foutue, des poils plein le siphon.

Aïe. Impossible de m’agenouiller sous l’évier de la grange pour vider cette merde.

L’eau rouge tâche la faïence révélant une forme symétrique aux courbes étranges.

Un haricot, une cacahuète, un foetus.


J’erre sur des terres sans océan, sautillant sur ma jambe gauche.

Gauche. Gauche.

J’aurai dû opter pour la faux. Meilleur appui.

Des bruissements, des hurlements. Des épis et des gorges.

Quelques têtes de bétail aux auréoles sombres sont éparpillées de part et d’autre du sentier que je suis scrupuleusement. Plus facile d’y lire les empreintes. Des silhouettes en chasse.

La fièvre abrutit mon imagination.

Je les visualise en file indienne devant mon fusil sur le gravier blanc.


Des satellites alignées dans le ciel. À équidistance. Des trotteuses silencieuses.

La rotation du monde me fout le tournis.

  

Mes doigts brûlent, je sens les échardes, le vent, les poils et la rosée. 


J’éprouve mes dernières forces, mes nouvelles forces pour superposer

une pierre, une bûche et un objet.

Sur le puits, le socle troué.


Affirmer sa volonté dans la verticalité.

S’assoupir sous l’érection.

Une sculpture de doigts entre les ronces.

Souffle chaud et gencives rouges.





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